Kathy Guyot est la candidate du Parti Socialiste dans la deuxième circonscription du Gard. Comme tous les socialistes, elle a explosé de joie lorsque le visage de François Hollande s’est affiché à l’écran. Les réjouissances d’un soir vont vite devoir faire place à une nouvelle campagne, sa campagne, dans un défi qui s’annonce encore plus difficile. Sur un territoire toujours très à droite, la candidate PS ne peut compter que sur une triangulaire.
Il est 18h30 quand, pour la première fois, Kathy Guyot serre le poing. Ses amis l’ont prévenue des résultats publiés sur les sites belges. « Heureusement sinon je ne passais pas au second tour » glisse-t-elle à une connaissance de la mairie de Vauvert. Elle y est conseillère d’opposition.
La deuxième circonscription du Gard, lors du premier tour, a mis Marine Le Pen à 28,87% et Nicolas Sarkozy à 26,64%. Le président fraîchement élu était, lui, arrivé en troisième position avec 22,11% des suffrages. L’affaire parait mal engagée. Mais Kathy Guyot sait qu’un scénario peut lui être favorable.
D’abord il fallait que François Hollande gagne pour la dynamique, ensuite, elle et ses soutiens, comptent sur une triangulaire au second tour. « Si on arrive à bien rassembler tout le monde, c’est bon sur une triangulaire » commente Jean Denat élu PS du conseil général du Gard. Pendant ce temps, Kathy Guyot calcule. Elle tente de comprendre comment, dans ce second tour, les reports de voix se sont déroulés. Qu’ont voté les électeurs de François Bayrou, où se sont retournés ceux du Front de Gauche.
Pendant que la candidate PS fait ses calculs, un autre fait son apparition au bureau de vote de Vauvert. Gilbert Collard, bras gauche de Marine Le Pen. C’est lui le ténor médiatique du barreau, qui défendra les couleurs Frontiste, ou Mariniste. C’est aussi lui qui pose problème au PS. L’homme attire les caméras, et aura sans doute plus d’audience que Kathy Guyot dans un territoire déjà en partie acquis à ses idées. Pour le Conseiller Général Jean Denat « être la seule circonscription Front National en France serait une honte. Déjà qu’on éprouve les pires difficultés à faire venir des investisseurs, alors imaginez si on doit démarcher avec une telle étiquette ».
Si la victoire de François Hollande a dû faire oublier ce soir l’ampleur de la tâche qui attend le PS de la Camargue gardoise, les lendemains de fête sont souvent plus difficiles.
