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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 10:05

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Le Gard dispose du plus petit nombre de centres de secours au km²

C’est un document important qui a été présenté dernièrement, lors de la séance publique du conseil général. Le nouveau Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (Sdacr) est une feuille de route proposée par l’état-major des sapeurs-pompiers à sa tutelle qui est, depuis 1998, le Département.

Ce travail, débuté en 2010, recense et analyse les risques dans le Gard et surtout, il liste les actions et les investissements à réaliser.

Les colonels Christian Simonet et Christophe Bourely ont ainsi rappelé les 121 M€ investis depuis dix ans par le Département pour le Sdis (1) mais ils ont placé la barre encore plus haut. "Le Gard reste le département qui dispose du plus petit nombre de centres de secours au km², a précisé le colonel Simonet avant d’appeler à renforcer le maillage territorial, ce qui aura un effet positif sur le recrutement de sapeurs-pompiers volontaires." Or, il a rappelé que l’arrivée de nouveaux volontaires est impérative dans l’avenir afin de compenser la stagnation imposée de l’effectif professionnel et "satisfaire l’augmentation de la sollicitation des usagers et des risques".

"Le guichet n’est pas inépuisable"

Damien Alary, président du conseil général

Sauf que, dans le contexte économique, les demandes de l’état-major ont passablement irrité Jean Denat. Le patron des élus PS a rectifié la vision exposée par le colonel Simonet : "Dire qu’il y a deux fois moins de centres de secours dans le département qu’ailleurs, ce n’est pas la réalité. J’aurais préféré que vous souligniez l’effort exceptionnel fait par le Département pour les pompiers depuis dix ans." Aussi sèchement, l’élu a ensuite répliqué à Alexandre Pissas, président du Sdis, qui estimait nécessaire de "réhumaniser" les centres de secours. "Il y a beaucoup d’endroits où l’on vit moins bien que dans les centres de secours", a claqué Jean Denat. Une “sortie” que le président du conseil général n’a presque pas atténuée. Si Damien Alary a salué "le travail effectué par les sapeurs-pompiers gardois pour la sécurité de tous", il a aussi averti les pompiers : "Le guichet n’est pas inépuisable." Et il a répété qu’il était favorable à un retour des services dans le giron de l’État. "Ça fait partie des missions régaliennes de l’État, a-t-il justifié avant d’ajouter : Et il n’est pas normal que ceux qui payent ne commandent pas."

(1) Entre 2001 et 2011, le Département a consacré 121 M€ au service d’incendie et de secours, 34 M€ pour le matériel, 38 M€ pour l’achat de 573 véhicules, 31 M€ pour la construction de centres, 13 M€ pour la rénovation d’autres. Aujourd’hui, le Gard compte 677 pompiers volontaires, 2 614 volontaires, 28 centres de secours et près de 53 000 interventions sont réalisées chaque année dont 69 % pour des secours à la personne et 11 % pour incendies. Le Gard dispose du plus petit nombre de centres de secours au km 2.

ALEXANDRE PISSAS PREND LA DÉFENSE DES POMPIERS

Calme et serein. En fin manœuvrier de la politique départementale, Alexandre Pissas réagit en douceur aux virulents propos publics de son collègue Jean Denat.

Le conseiller général PS et président du Sdis a-t-il pour autant encaissé la charge du patron des élus PS au Département après la présentation du schéma de départemental d’analyse et de couverture des risques par le colonel Simonet. En fait, dans un paysage socialiste gardois troublé, l’élu rhodanien préfère ignorer la portée de l’ire de Jean Denat que n’a pas atténuée le président Alary. « Ça me met dans une position extrêmement confortable vis-à-vis des pompiers. Je suis le garant de leur pérennité et de leur défense. J’apparais comme l’homme qui peut avoir les outils pour faire avancer leur cause. »

"Nous sommes le département qui a le moins de centre de secours. Ce maillage est très coûteux"

D’ailleurs, le patron du Sdis confirme les paroles prononcées par le colonel Simonet. S’il insiste sur l’effort financier « considérable » du conseil général depuis 2001, il répète : « Nous sommes le département qui a le moins de centre de secours. Ce maillage est très coûteux, il oblige à recruter des sapeurs-pompiers et à augmenter les gardes. » Et, s’il se dit fier d’avoir « tout fait depuis quatre ans pour maintenir stable le nombre de pompiers professionnels », Alexandre Pissas s’amuse de l’attitude des élus : « Ils sont bizarres. Ils encensent les pompiers pour Sainte-Barbe et répètent qu’ils coûtent très cher. » Quant à la proposition de l’état-major de renforcer le maillage actuel du territoire, Alexandre Pissas la valide et précise opportunément que « les discussions avec l’état-major ont eu lieu en présence du directeur général des services du conseil général Didier Bacqueville, qui tient les cordons de la bourse ».

Enfin, sur la question de l’humanisation des centres de secours, « fraternellement », Alexandre Pissas lance à Jean Denat : « Tu t’es planté. Les pompiers ne sont pas malheureux, mais la caserne de Pont-Saint-Esprit est un taudis, il faudra la refaire. »

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