Stature présidentielle pour le candidat socialiste François Hollande hier à Paris.
Quasi présidentiel, François Hollande a donné hier une conférence de presse évoquant celles de l’époque de Gaulle ou Mitterrand, en affirmant qu’une fois élu il en donnerait une tous les six mois afin de jouer la "transparence".
Le candidat socialiste s’est félicité de la prise de position du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi : "Et voilà que M. Draghi vient (...) de dire que le pacte budgétaire devait être complété par un pacte de croissance (...). Il a ajouté même qu'il serait utile de revenir en arrière et de faire priorité à l'éducation, la recherche, les grandes infrastructures".
M. Draghi a insisté néanmoins sur la discipline budgétaire et un porte-parole de la BCE a rapidement souligné après son discours que même s'il avait utilisé l'expression "pacte de croissance", le patron de l'institution "n'avait pas changé son message" de rigueur.
"Nous ne sommes pas là pour dissimuler non plus des interprétations différentes ou des positions dissemblables" a ajouté M. Hollande concernant Mme Merkel, évoquant une future "discussion ferme et amicale". Il adressera "au lendemain du scrutin un mémorandum à tous les chefs d'État et de gouvernement sur la renégociation du traité" sur les disciplines budgétaires.
Sur la question du Front national, il a dénoncé la "course" de Nicolas Sarkozy "depuis dimanche" derrière "les électeurs, mais aussi les thèses, les mots et les phrases" du Front national. "Je regrette cette attitude et je ne sais pas si elle sera payée en retour mais si elle l'était, elle serait payée cher", a affirmé le candidat socialiste.
Sur l’Afghanistan, tout en rappelant que c’est MM. Jospin et Chirac qui y avaient envoyé des troupes françaises, il a annoncé un retrait dès le 7 mai et que "à la fin de 2012, les unités combattantes seront rentrées".
Il a aussi rendu hommage appuyé aux médias français et prévenu que s'il était élu il pourrait proposer un "rendez- vous régulier", "pour rendre compte" de son action, et qui pourrait se tenir hors de l’Elysée.
